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« Tout homme porte en soi la forme entière de l’humaine condition. »
«J'ai vu en mon temps cent artisans, cent laboureurs, plus sages et plus heureux que des recteurs de l'université.»
«De toutes les vanités, la plus vaine c’est l’homme.»
«Si on cache une région du corps, c'est pour mieux attirer l'attention sur elle.»
«Ce n'est pas la mort que je crains, c'est de mourir.»
«Ne faites donc pas comme l'avare, qui perd beaucoup pour ne vouloir rien perdre.»
«L'une des plus grandes sagesses de l'art militaire, c'est de ne pas pousser son ennemi au désespoir.»
«La pauvreté des biens est facile à guérir, la pauvreté de l'âme, impossible.»
"Verité en deca des Pyrennees, mensonge au delà"

Michel Eyquem de Montaigne1, né le 28 février 1533 et mort le 13 septembre 1592 à Saint-Michel-de-Montaigne (Dordogne), est un écrivain, philosophe, moraliste et homme politique français de la Renaissance, auteur d’un livre qui a influencé toute la culture occidentale : les Essais.
Fondateur de l’introspection, il en vient peu à peu à l’unique projet de faire son propre portrait : « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même » Mais il dépeint principalement ses pensées, il veut voir plus clair en lui-même, dans ce qu’il appelle son « arrière-boutique » : « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence2. » Un pareil dessein est alors très neuf et personne, même dans l’Antiquité, ne l’a expressément formé3.

Les Essais sont l'œuvre majeure de Michel de Montaigne (1533-1592), à laquelle il travaille de 1572 jusqu'à sa mort. Ils traitent de tous les sujets possibles, sans ordre apparent : médecine, livres, affaires domestiques, chevaux, maladien 1 entre autres, auxquels Montaigne mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l'homme, le tout formant « un pêle-mêle où se confondent comme à plaisir les choses importantes et futiles, les côtés vite surannés et l’éternel1. »
Les Essais sont cependant devenus un livre universel, « le seul livre au monde de son espèce », un livre unique qui met sous les yeux du lecteur non pas simplement un homme en train de se décrire, mais une vie en train de se faire. Tout ce à quoi s'intéresse leur auteur se résume en effet en une seule question fondamentale : « qu'est-ce que l'homme ? » ou, plus exactement, « que suis-je, moi, Michel Eyquem de Montaigne ? »
Pour saisir ce qu'est l'homme, Montaigne le décrit aussi bien dans ses misères que dans ce qu'il a de grand : les Essais dressent le portrait d'un être dans la moyenne, divers, ondoyant, et surtout plus riche que tous les modèles idéaux auxquels on s'efforce de l'identifier. Les Essais sont de ce point de vue à l'opposé de tout système philosophique ; si Montaigne cherche la réalité de la condition humaine, c'est à travers l'observation de ce qu'elle a de plus quotidien, de plus banal — chez lui comme chez les autres. À cela s'ajoute la malice de l'auteur à diminuer ce qu'il écrit : « Toute cette fricassée que je barbouille ici n'est qu'un registre des essais de ma vie. » Toutes les choses de la vie, même les plus humbles, sont dignes d'intérêt à ses yeux ; son plaisir est de mettre au jour une humanité nue et crue en scrutant son propre être intérieur, son « arrière-boutique » selon ses propres mots.
Un tel livre ne pouvait évidemment laisser indifférent. Réflexions d'un maître de sagesse et de tolérance pour les uns, ouvrage hérétique pour les autres, toujours imité et toujours inimitable, le sujet des Essais n'est peut-être jamais mieux défini que par ces mots de Stefan Zweig : « Celui qui pense librement pour lui-même honore toute liberté sur terre. »